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jueves, agosto 06, 2015

MAÑANA DE EMBRIAGUEZ por JEAN ARTHUR RIMBAUD


¡Oh mi Bien! ¡Oh mi Bello! ¡Charanga atroz en la que ya no tropiezo! ¡Mágico potro de
tormento! ¡Hurra por la obra inaudita y por el cuerpo maravilloso, por la primera vez!
Empezó bajo las risas de los niños, acabará por ellas. Este veneno ha de permanecer en
todas nuestras venas aun cuando, agriada la fanfarria, seamos devueltos a la antigua
armonía. ¡Oh, ahora nosotros, tan digno de estas torturas!, recojamos fervientemente esta
sobrehumana promesa hecha a nuestro cuerpo y a nuestra alma creados: ¡esa promesa,
esa demencia! ¡La elegancia, la ciencia, la violencia! Se nos ha prometido enterrar en la
sombra el árbol del bien y del mal, deportar las honestidades tiránicas, con el fin de que
trajésemos nuestro purísimo amor. Empezó con ciertas repugnancias y acabó, -al no
poder agarrar en el acto esa eternidad, - acabó por una desbandada de perfumes.
Risa de niños, discreción de esclavos, austeridad de vírgenes, horror por las figuras y
los objetos de aquí, ¡sacrosantos seáis por el recuerdo de esta vigilia! Empezaba con la
mayor zafiedad, y concluye por ángeles de llama y de hielo.
Breve vigilia de embriaguez, ¡santa!, aunque sólo fuera por la máscara con que nos has
gratificado. ¡Nosotros te afirmamos, método! No olvidamos que ayer has glorificado cada
una de nuestras edades. Tenemos fe en el veneno. Sabemos dar nuestra vida entera todos
los días.
He aquí el tiempo de los Asesinos.

miércoles, agosto 05, 2015

OFELIA por JEAN ARTHUR RIMBAUD


  I

En las aguas profundas que acunan las estrellas,
blanca y cándida, Ofelia flota como un gran lilio,
flota tan lentamente, recostada en sus velos...
cuando tocan a muerte en el bosque lejano.

Hace ya miles de años que la pálida Ofelia
pasa, fantasma blanco por el gran río negro;
más de mil años ya que su suave locura
murmura su tonada en el aire nocturno.

El viento, cual corola, sus senos acaricia
y despliega, acunado, su velamen azul;
los sauces temblorosos lloran contra sus hombros
y por su frente en sueños, la espadaña se pliega.

Los rizados nenúfares suspiran a su lado,
mientra ella despierta, en el dormido aliso,
un nido del que surge un mínimo temblor...
y un canto, en oros, cae del cielo misterioso.

 II

¡Oh tristísima Ofelia, bella como la nieve,
muerta cuando eras niña, llevada por el río!
Y es que los fríos vientos que caen de Noruega
te habían susurrado la adusta libertad.

Y es que un arcano soplo, al blandir tu melena,
en tu mente traspuesta metió voces extrañas;
y es que tu corazón escuchaba el lamento
de la Naturaleza ––son de árboles y noches.

Y es que la voz del mar, como inmenso jadeo
rompió tu corazón manso y tierno de niña;
y es que un día de abril, un bello infante  pálido,
un loco mísero, a tus pies se sentó.

Cielo, Amor, Libertad: ¡qué sueño, oh pobre Loca!.
Te fundías en él como nieve en el fuego;
tus visiones, enormes, ahogaban tu palabra.
––Y el terrible Infinito espantó tu ojo azul.

 III

Y el poeta nos dice que en la noche estrellada
vienes a recoger las flores que cortaste,
y que ha visto en el agua, recostada en sus velos,
a la cándida Ofelia flotar, como un gran lis.

domingo, agosto 02, 2015

OPHELIE por JEAN ARTHUR RIMBAUD


I

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys^
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles.
- On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir;
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule.
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort.
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

II

Ô pâle Ophélia! belle comme la neige!
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté!
- C'est que les vents tombant des grands monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits;
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits;
C'est que la voix des mers folles, immense râle.
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavaher pâle.
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux!
Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre Folle!
Tu te fondais à lui comme ime neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu!

III

- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
                                                                                                                                  15 mai 1870.

miércoles, enero 07, 2015

LES ETRENNES DES ORPHELINS por ARTHUR RIMBAUD



I

La chambre est pleine d’ombre ; on entend vaguement
De deux enfants le triste et doux chuchotement.
Leur front se penche, encore alourdi par le rêve,
Sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève...
– Au dehors les oiseaux se rapprochent frileux ;
Leur aile s’engourdit sous le ton gris des cieux ;
Et la nouvelle Année, à la suite brumeuse,
Laissant traîner les plis de sa robe neigeuse,
Sourit avec des pleurs, et chante en grelottant...

II

Or les petits enfants, sous le rideau flottant,
Parlent bas comme on fait dans une nuit obscure.
Ils écoutent, pensifs, comme un lointain murmure...
Ils tressaillent souvent à la claire voix d’or
Du timbre matinal, qui frappe et frappe encor
Son refrain métallique en son globe de verre...
– Puis, la chambre est glacée... on voit traîner à terre
Épars autour des lits, des vêtements de deuil :
L’âpre bise d’hiver qui se lamente au seuil
Souffle dans le logis son haleine morose !
On sent, dans tout cela, qu’il manque quelque chose...
– Il n’est donc point de mère à ces petits enfants,
De mère au frais sourire, aux regards triomphants ?
Elle a donc oublié, le soir seule et penchée,
D’exciter une flamme à la cendre arrachée,
D’amonceler sur eux la laine et l’édredon
Avant de les quitter en leur criant : pardon.
Elle n’a point prévu la froideur matinale,
Ni bien fermé le seuil à la bise hivernale ? ...
– Le rêve maternel, c’est le tiède tapis,
C’est le nid cotonneux où les enfants tapis,
Comme de beaux oiseaux que balancent les branches,
Dorment leur doux sommeil plein de visions blanches ! ...
– Et là, – c’est comme un nid sans plumes, sans chaleur
Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur ;
Un nid que doit avoir glacé la bise amère...

III

Votre coeur l’a compris : – ces enfants sont sans mère.
Plus de mère au logis ! – et le père est bien loin ! ...
– Une vieille servante, alors, en a pris soin.
Les petits sont tout seuls en la maison glacée ;
Orphelins de quatre ans, voilà qu’en leur pensée
S’éveille, par degrés, un souvenir riant...
C’est comme un chapelet qu’on égrène en priant :
– Ah ! quel beau matin, que ce matin des étrennes !
Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes
Dans quelque songe étrange où l’on voyait joujoux,
Bonbons habillés d’or étincelants bijoux,
Tourbillonner danser une danse sonore,
Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore !
On s’éveillait matin, on se levait joyeux,
La lèvre affriandée, en se frottant les yeux...
On allait, les cheveux emmêlés sur la tête,
Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête,
Et les petits pieds nus effleurant le plancher
Aux portes des parents tout doucement toucher. .
On entrait ! ... Puis alors les souhaits... en chemise,
Les baisers répétés, et la gaîté permise.


IV

Ah ! c’était si charmant, ces mots dits tant de fois !
– Mais comme il est changé, le logis d’autrefois :
Un grand feu pétillait, clair, dans la cheminée,
Toute la vieille chambre était illuminée ;
Et les reflets vermeils, sortis du grand foyer,
Sur les meubles vernis aimaient à tournoyer...
– L’armoire était sans clefs ! ... sans clefs, la grande armoire !
On regardait souvent sa porte brune et noire...
Sans clefs ! ... c’était étrange ! . . , on rêvait bien des fois
Aux mystères dormant entre ses flancs de bois,
Et l’on croyait ouïr au fond de la serrure
Béante, un bruit lointain, vague et joyeux murmure...
– La chambre des parents est bien vide, aujourd’hui :
Aucun reflet vermeil sous la porte n’a lui ;
Il n’est point de parents, de foyer, de clefs prises :
Partant, point de baisers, point de douces surprises !
Oh ! que le jour de l’an sera triste pour eux !
– Et, tout pensifs, tandis que de leurs grands yeux bleus
Silencieusement tombe une larme amère,
Ils murmurent : « Quand donc reviendra notre mère ? »


V

Maintenant, les petits sommeillent tristement :
Vous diriez, à les voir, qu’ils pleurent en dormant,
Tant leurs yeux sont gonflés et leur souffle pénible !
Les tout petits enfants ont le coeur si sensible !
– Mais l’ange des berceaux vient essuyer leurs yeux,
Et dans ce lourd sommeil met un rêve joyeux,
Un rêve si joyeux, que leur lèvre mi-close,
Souriante, semblait murmurer quelque chose...
– Ils rêvent que, penchés sur leur petit bras rond,
Doux geste du réveil, ils avancent le front,
Et leur vague regard tout autour d’eux se pose...
Ils se croient endormis dans un paradis rose...
Au foyer plein d’éclairs chante gaîment le feu...
Par la fenêtre on voit là-bas un beau ciel bleu ;
La nature s’éveille et de rayons s’enivre...
La terre, demi-nue, heureuse de revivre,
A des frissons de joie aux baisers du soleil...
Et dans le vieux logis tout est tiède et vermeil :
Les sombres vêtements ne jonchent plus la terre,
La bise sous le seuil a fini par se taire...
On dirait qu’une fée a passé dans cela ! ...
– Les enfants, tout joyeux, ont jeté deux cris...
Là, Près du lit maternel, sous un beau rayon rose,
Là, sur le grand tapis, resplendit quelque chose...
Ce sont des médaillons argentés, noirs et blancs,
De la nacre et du jais aux reflets scintillants ;
Des petits cadres noirs, des couronnes de verre,
Ayant trois mots gravés en or : « À NOTRE MERE ! »

domingo, enero 04, 2015

AVENTURA por ARTHUR RIMBAUD


I
Con diecisiete años, no puedes ser formal.
––¡Una tarde, te asqueas de jarra y limonada,
de los cafés ruidosos con lustros deslumbrantes!
––Y te vas por los tilos verdes de la alameda.
¡Qué bien huelen los tilos en las tardes de junio!
El aire es tan suave que hay que bajar los párpados;
Y el viento rumoroso ––la ciudad no está lejos––
trae aromas de vides y aromas de cerveza.


II

De pronto puede verse en el cielo un harapo
de azul mar, que la rama de un arbolito enmarca
y que una estrella hiere, fatal, mientras se funde
con temblores muy dulces, pequeñita y tan blanca...
¡Diecisiete años!, ¡Noche de junio! ––Te emborrachas.
La savia es un champán que sube a tu cabeza...
Divagas; y presientes en los labios un beso
que palpita en la boca, como un animalito.

III

Loca, Robinsonea  tu alma por las novelas,
––cuando en la claridad de un pálido farol
pasa una señorita de encantador aspecto,
a la sombra del cuello horrible de su padre.

Y como cree que eres inmensamente ingenuo,
a la par que sus botas trotan por las aceras,
se vuelve, alerta y, con un gesto expresivo...
––Y en tus labios, entonces, muere una cavatina...

IV

Estás enamorado. Alquilado hasta agosto.
Estás enamorado. Se ríe de tus versos
Tus amigos se van, estás insoportable.
––¡Y una tarde, tu encanto, se digna, ya, escribirte...!
Y esa tarde... te vuelves al café luminoso,
pides de nuevo jarras llenas de limonadas...
––Con diecisiete años no puedes ser formal,
cuando los tilos verdes coronan la alameda.



23 de septiembre del 70

domingo, noviembre 02, 2014

CUENTO por ARTHUR RIMBAUD


Se sentía vejado un Príncipe por no haberse dedicado nunca más que a la perfección de
las generosidades vulgares. Preveía asombrosas revoluciones del amor, y sospechaba en
sus mujeres mejores capacidades que esa complacencia adornada de cielo y de lujo.
Quería ver la verdad, la hora del deseo y de la satisfacción esenciales. Fuese o no una
aberración de piedad, así lo quiso. Poseía cuando menos un poder humano bastante
amplio.
Todas las mujeres que le habían conocido fueron asesinadas. ¡Qué saqueo del jardín de
la belleza! Bajo el sable, ellas lo bendijeron. No encargó otras nuevas. - Las mujeres
reaparecieron.
Mató a cuantos le seguían, después de la caza o las libaciones. - Todos le seguían.
Se divirtió degollando los animales de lujo. Hizo arder los palacios. Se abalanzaba
sobre la gente y los descuartizaba. - La muchedumbre, los tejados de oro, los bellos
animales seguían existiendo.
¡Cabe extasiarse en la destrucción, rejuvenecer mediante la crueldad! El pueblo no
murmuró. Nadie ofreció la ayuda de sus puntos de vista.
Una tarde galopaba altivo. Apareció un Genio, de belleza inefable, inconfesable
incluso. ¡De su fisonomía y de su porte destacaba la promesa de un amor múltiple y
complejo! ¡De una felicidad indecible, insoportable incluso! El Príncipe y el Genio se
aniquilaron probablemente en la salud esencial. ¿Cómo habrían podido no morir por ello?
Juntos, pues, murieron.
Pero ese Príncipe falleció, en su palacio, a una edad ordinaria. El Príncipe era el Genio.
El Genio era el Príncipe.
La música sabia falta a nuestro deseo.

viernes, octubre 31, 2014

SENSATION por ARTHUR RIMBAUD


Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, − heureux comme avec une femme.


                                                                                                          Mars 1870

domingo, junio 29, 2014

REPRESENTACION por ARTHUR RIMBAUD



Bribones solidísimos. Muchos explotaron vuestros mundos.
Sin necesidades, y con poca prisa por llevar a la práctica sus
brillantes facultades y su experiencia de vuestras conciencias.
¡Qué hombres tan maduros! Ojos embrutecidos, al modo de la
noche de verano, rojos y negros, tricolores, de acero picado, de
estrellas de oro; facies deformadas, plomizas, demudadas, incendiadas;
¡carrasperas retozonas! ¡El andar cruel de los relumbrones!
— Hay algunos jóvenes, — ¿cómo podrían mirar a
Cherubino? — provisto de voces espantables y de recursos peligrosos.
Los mandan a tomar espalda a la ciudad, trajeados
con lujo repugnante.
¡Oh violentísimo paraíso de la mueca rabiosa! Ni comparación
con vuestros Faquires y las restantes bufonadas escénicas.
En trajes improvisados con gusto de pesadilla interpretan quejas,
tragedias de malandrines y de semidioses espirituales
como nunca lo han sido ni la historia ni las religiones. Chinos,
hotentotes, bohemios, necios, hienas, Molocs, viejas demencias,
demonios siniestros, mezclan los giros populares, maternos,
con las posturas y las ternezas bestiales. Podrían interpretar
obras nuevas y canciones de «niñas buenas». Maestros
malabaristas, transforman el lugar y las personas, utilizando la
comedia magnética. Los ojos llamean, la sangre canta, los huesos
se ensanchan, las lágrimas y los hilillos rojos chorrean. Su
burla o su terror dura un minuto, o meses enteros.
Tengo yo solo la llave de esta representación salvaje.

sábado, junio 28, 2014

EL IMPOSIBLE por ARTHUR RIMBAUD


¡Ah! La vida de mi infancia, la carretera general en todo
tiempo, sobrenaturalmente sobrio, más desinteresado que el
mejor de los mendigos, orgulloso de no tener ni país ni amigos,
qué tontería era. — ¡Y hasta ahora no me he dado cuenta!
— Tuve razón cuando despreciaba a los individuos que no
dejarían escapar la oportunidad de una caricia, parásitos de la
limpieza y de la salud de nuestras mujeres, hoy que ellas están
tan poco de acuerdo con nosotros.
Tuve razón en todos mis desdenes: ¡la prueba es que me
evado!
¡Me evado!
Me explico.
Aún ayer, suspiraba: «¡Cielos! ¡No somos pocos los condenados,
aquí abajo! ¡Y cuánto tiempo lleva ya en sus filas! Los
conozco a todos. Nos reconocemos siempre; nos damos asco.
La claridad nos es desconocida. Pero somos corteses: nuestras
relaciones con el mundo son muy correctas.» ¿Hay de qué sorprenderse?
¡El mundo, los mercaderes, los ingenuos! — Nosotros
no estamos deshonrados. — Pero, ¿cómo nos recibirían
los elegidos? Y hay gentes ariscas y alegres, falsos elegidos,
puesto que necesitamos audacia o humildad para abordarlos.
Son los únicos elegidos. ¡No prodigan sus bendiciones!
Habiéndome encontrado dos perras de razón — ¡poco van a
durar! — veo que mis desazones provienen de no haberme figurado
antes que estamos en Occidente. ¡Las marismas occidentales!
No es que considere la luz alterada, la forma agotada,
el movimiento extraviado… ¡Bueno! He aquí que mi espíritu
desea absolutamente hacerse cargo de todos los desenvolvimientos
crueles que ha experimentado el espíritu desde el fin
del Oriente… ¡Los quiere para sí, mi espíritu!
… ¡Se acabaron mis dos perras de razón! — El espíritu es
autoridad, me manda estar en Occidente. Habría que hacerlo
callar para concluir como yo querría.
Enviaba al diablo las palmas de los mártires, los resplandores
del arte, el orgullo de los inventores, el ardor de los saqueadores;
regresaba al Oriente y a la sabiduría primordial y
eterna. — ¡Lo cual, al parecer, es un sueño de burda pereza!
No obstante, apenas si me pasaba por la cabeza el placer de
escapar de los modernos sufrimientos. No tenía a la vista la
bastarda sabiduría del Corán. — Pero ¿no hay un suplicio real
en el hecho de que, a partir de la declaración de la ciencia, del
cristianismo, el hombre se interprete, se pruebe las evidencias,
se engría con el placer de repetir las pruebas, y sólo viva así?
tortura sutil, boba; fuente de mis divagaciones espirituales. ¡La
naturaleza podría aburrirse, tal vez! El señor Prudhomme nació
con Cristo.
¡Será porque cultivamos la bruma! Comemos fiebre con
nuestras legumbres aguadas. ¡Y la embriaguez! ¡Y el tabaco!
¡Y la ignorancia! ¡Y las entregas! — ¿No queda todo ello bastante
alejado del pensamiento de la sabiduría del Orienta, la
patria primitiva? ¿Por qué un mundo moderno, si tales venenos
se inventan?
Las gentes de Iglesia dirán: Comprendido. A lo que usted
se refiere es al Edén. No hay nada que le concierna en la historia
de los pueblos orientales. — Es verdad; ¡en el Edén pensaba!
¡Qué sueño ese, el de la pureza de las razas antiguas!
Los filósofos: El mundo no tiene edad. La humanidad se
desplaza, simplemente. Está usted en Occidente, pero nada le
impide habitar su propio Oriente, tan antiguo como le haga
falta, — y habitarlo bien. No sea usted un derrotado. Filósofos,
sois de vuestro Occidente.
Espíritu mío, ten cuidado. Sin violentas posturas de salvación.
¡Ejercítate! — ¡Ah! ¡La ciencia no va suficientemente de
prisa para nosotros!
— Pero me doy cuenta de que mi espíritu está durmiendo.
Si se mantuviera siempre muy despierto, a partir de este
momento, pronto estaríamos en la verdad, ¡que acaso nos rodee
con sus ángeles llorando!… — Si se hubiese mantenido
despierto hasta ese momento, ¡sería por no haber cedido yo a
los instintos deletéreos, en época inmemorial!… Si siempre se
hubiera mantenido muy despierto, ¡yo navegaría ahora en la
plena sabiduría!…
¡Oh pureza, pureza!
¡Es el minuto de vigilia quien me ha otorgado la contemplación
de la pureza! — ¡Por el espíritu se va hacia Dios!
¡Desgarrador infortunio!

sábado, abril 19, 2014

EL SUEÑO DEL ESCOLAR por ARTHUR RIMBAUD


Era la primavera, y Orbilio languidecía en Roma, enfermo, inmóvil:
entonces, las armas de un profesor sin compasión iniciaron una tregua:
los golpes ya no sonaban en mis oídos
y la tralla ya no cruzaba mis miembros con permanente dolor.
Aproveché la ocasión: olvidando, me fui a las campiñas alegres.
Lejos de los estudios y de las preocupaciones, una apacible alegría hizo renacer
mi fatigada mente.
Con el pecho hinchado por un desconocido y delicioso contento,
olvidé las lecciones tediosas y los discursos tristes del maestro;
disfrutaba al mirar los campos a lo lejos y los alegres milagros de la tierra
primaveral.
Cuando era niño, sólo buscaba los paseos ociosos por el campo:
sentimientos más amplios cabían ahora en mi pequeño pecho;
no sé que espíritu divino le daba alas a mis sentidos exaltados;
mudos de admiración, mis ojos contemplaban el espectáculo;
en mi pecho nacía el amor por los cálidos campos:
como antaño el anillo de hierro que al amante de Magnesia atrae, con una fuerza
secreta, atándolo sin ruido gracias a invisibles ganchos.
Mientras, con los miembros rotos por mis largos vagabundeos,
me recostaba en las verdes orillas de un río,
adormecido por su suave susurro, llevado por mi pereza y acunado por el
concierto de los pájaros y el hálito del aura,
por el valle aéreo llegaron unas palomas,
blanca bandada que traía en sus picos guirnaldas de flores cogidas por Venus,
bien perfumadas, en los huertos de Chipre.
Su enjambre, al volar despacioso, llegó al césped donde yo descansaba, tendido,
y batiendo sus alas a mi alrededor, me rodearon la cabeza, liándome las manos,
con una corona de follaje
y, tras coronar mis sienes con ramos de mirto aromado, me alzaron, por los aires,
cual levísimo fardo...
Su bandada me llevó por las altas nubes, adormecido bajo una fronda de rosas;
el viento acariciaba con su aliento mi lecho acunado suavemente.
Y en cuanto las palomas llegaron a su morada natal, al pie de una alta montaña,
y se alzaron con un vuelo rápido hasta sus nichos suspendidos,
me dejaron allí, despierto ya, abandonándome.
¡Oh dulce nido de pájaros!...
Una luz restallante de blancura, en tomo a mis hombros, me viste todo el cuerpo
con sus rayos purisimos:
luz en nada parecida a la penumbrosa luz que, mezclada con sombras, oscurece
nuestras miradas.
Su origen celeste nada tiene en común con la luz de la tierra.
Y una divinidad me sopla en el pecho un algo celeste y desconocido, que corre
por mí como un río.
Y las palomas volvieron trayendo en su pico una corona de laurel trenzada
semejante a la de Apolo cuando pulsa con los dedos las cuerdas;
y cuando con ella me ciñeron la frente,
el cielo se abrió y, ante mis ojos atónitos, volando sobre una nube áurea,
el mismo Febo apareció, ofreciéndome con su mano el plectro armonioso,
y escribió sobre mi cabeza con llama celeste estas palabras:
«SERAS POETA»...
Al oírlo, por mis miembros resbala un calor extraordinario, del mismo modo que,
en su puro y luciente cristal, el sol enardece con sus rayos la límpida fuente.
Entonces, también las palomas abandonan su forma anterior:
el coro de las Musas aparece, y suenan suaves melodías;
me levantan con sus blandos brazos,
proclamando por tres veces el presagio y ciñéndome tres veces de laureles.

(6 de noviembre de 1868)
RIMBAUD ARTHUR
Nacido en Charleville, el 20 de octubre de 1854
Libre externo del colegio de Charleville

domingo, diciembre 22, 2013

SENSACIÓN por ARTHUR RIMBAUD


Iré, cuando la tarde cante, azul, en verano,
herido por el trigo, a pisar la pradera;
soñador, sentiré su frescor en mis plantas
y dejaré que el viento me bañe la cabeza.

Sin hablar, sin pensar, iré por los senderos:
pero el amor sin límites me crecerá en el alma.
Me iré lejos, dichoso, como con una chica,
por los campos, tan lejos como el gitano vaga.


Marzo de 1870

domingo, diciembre 08, 2013

¡HICISTE BIEN EN IRTE, ARTHUR RIMBAUD! por RENE CHAR


¡Hiciste bien en irte, Arthur Rimbaud! Tus dieciocho años
refractarios a la amistad, a la malevolencia, a la tontería
de los poetas de París como al zumbido de abeja
estéril de tu familia ardenesa un poco loca, hiciste
bien en esparcirlos a los vientos de alta mar, en
tirarlos bajo el cuchillo de su precoz guillotina.
Hiciste bien en abandonar el boulevard de los perezosos,
 los cafetines de los millones de liras,
 por el infierno de las bestias, por el comercio de los tramposos
y el buenos-días de los sencillos.
Este impulso absurdo del cuerpo y del alma, esa
bolsa de cañón que toca su blanco haciéndolo estallar, sí,
¡es ahí donde está la vida de un hombre!
No se puede, al salir de la infancia, estrangular indefinidamente al prójimo.
Si los volcanes cambian poco de
lugar, su lava recorre el gran vacío del mundo
y le trae virtudes que cantan en sus llagas.
¡Hiciste bien en irte, Arthur Rimbaud! Algunos
creemos sin pruebas que la felicidad es posible contigo.

martes, noviembre 26, 2013

SOL Y CARNE por ARTHUR RIMBAUD


I
El sol, hogar de vida radiante de ternura,
vierte su ardiente amor sobre el mundo extasiado;
y cuando nos tumbamos en el valle, sentimos
que la tierra es doncella rebosante de sangre;
que su inmenso regazo, henchido por un alma,
es de amor, como Dios, de carne, como una hembra
y que encierra, preñada de savias y de luces,
el hervidero inmenso de todos los embriones
Todo crece, pujante.
¡Oh Venus, oh diosa!
Añoro aquellos días, cuando el mundo era joven,
con sátiros lascivos, con selváticos faunos,
con dioses que mordían, en amor, la enramada,
besando entre ninfeas a la Ninfa dorada.
Añoro aquellos días, cuando la savia cósmica,
el agua de los ríos y la sangre rosada
de los árboles verdes, en las venas de Pan
encerraba tremante un mundo, y que la tierra,
bajo su pie de cabra, lozana palpitaba;
cuando, al besar, suave, su labio la siringa,
tocaba bajo el cielo el gran himno de amor;
cuando en medio del campo, oía, en tomo a él,
la respuesta, a su voz, de la Naturaleza;
cuando el árbol callado que acuna el son del ave,
y la tierra que acuna al hombre, y el Océano
azul, inmensamente, y todo lo creado,
animales y plantas, amaba, amaba en Dios.
Añoro aquellos días de Cibeles, la grande,
que recorría, cuentan, enormemente  bella,
en su carro de bronce, ciudades deslumbrantes:
sus senos derramaban, gemelos, por doquier
el arroyo purísimo de la vida infinita;
y el hombre succionaba, dichoso, la ubre santa,
como un niño pequeño que juega en su regazo.
––Y el Hombre, por ser fuerte, era casto y afable.
Por desgracia, ahora dice: ya sé todas las cosas;
y va, avanzando a ciegas, sin oír, sin mirar.
––¡Así pues, ya no hay dioses! ¡Ya sólo el Hombre es Rey,
sólo él Dios! ¡Pero Amor es la única Fe ... !
¡Si el hombre aún bebiera de tus ubres, Cibeles,
gran madre de los dioses y de todos los hombres,
si no hubiera olvidado la inmortal Astarté,
que antaño, al emerger en el fulgor inmenso
del mar, cáliz de carne que la ola perfuma,
mostró su ombligo rosa, donde la espuma nieva,
e hizo cantar, Diosa de ojos negros triunfales,
el roncal en el bosque y en el pecho el amor!
II
¡Creo en ti, creo en ti! Divinidad materna,
¡Afrodita marina! ––Pues, el camino es áspero
desde que el otro Dios nos unció a su cruz;
¡Came, Flor, Mármol, Venus, es en ti en quien creo!
. ––El Hombre es triste y feo, triste bajo los cielos;
y ahora anda vestido, ahora que no es casto,
pues ensució su busto orgulloso de dios
y se ha ido encogiendo, cual ídolo en la hoguera,
al dar su cuerpo olímpico a sucias servidumbres;
incluso, tras la muerte, quiere vivir, burlando
con pálido esqueleto su belleza primera.
––Y el ídolo al que diste tanta virginidad,
alzando a lo divino nuestra arcilla, la Hembra,
con vistas a que el Hombre alumbrara su alma,
subiendo lentamente, en un amor inmenso,
de la cárcel terrestre al día, en su belleza,
la Hembra, ¡ya ni sabe ser simple cortesana!.
––¡Qué broma tan pesada! ¡y el mundo ríe estúpido
al oírte nombrar, dulce, sacra y gran Venus!
III
¡Si el tiempo retomara, el tiempo que ya fue...!
––¡El Hombre está acabado, se acabó su teatro!
Y un día, a plena luz, harto de romper ídolos,
libre renacerá, libre de tantos dioses,
buceando en los cielos, pues pertenece al cielo.
¡El Ideal, eterno pensamiento invencible,
ese dios que se agita en la camal arcilla,
subirá, subirá, y arderá en su cabeza!
Y, cuando lo sorprendas mirando el horizonte,
libre de viejos yugos que desprecia sin miedos,
vendrás a concederle la santa Redención
––Espléndida, radiante, del seno de los mares
nacerás, derramando por el vasto Universo
el Amor infinito en su infinita risa:
el Mundo vibrará como una lira inmensa
en el temblor sin límites de un beso repetido.
––El Mundo está sediento de Amor: aplácalo.
[¡Libre, el hombre levanta, altiva, su cabeza!
¡Y, raudo, el rayo prístino de la primer belleza
da vida al dios que late en el altar de carne!
Dichoso en su presente, pálido en su recuerdo,
el hombre quiere ahondar, ––y saber. ¡La Razón,
tanto tiempo oprimida en sus maquinaciones,
salta de su cerebro! ––¡Ella sabrá el Porqué!...
¡Que brinque libre y ágil: y el Hombre tendrá Fe!
¿Por qué es mudo el azur e insondable el espacio?
¿Por qué los astros de oro que hierven como arena?
Si subiéramos más y más, allá arriba ¿qué habría?
¿Existe algún Pastor de este inmenso ganado
de mundos trashumantes por el horrible espacio?
Y estos mundos que el éter abraza inmensamente
¿vibran, acaso, al son de una llamada eterna?
––¿El Hombre puede ver? ¿y decir: creo, creo?
¿La voz del pensamiento va más allá del sueño?
Si en el nacer es raudo, si su vida es tan corta
¿de dónde viene el Hombre? ¿se abisma en el Océano
profundo de los gérmenes, los Fetos, los Embriones,
en el Crisol sin fondo del que la Madre cósmica
lo resucitará, criatura que vive,
para amar en la rosa y crecer en los trigos?....
¡No podemos saberlo! ––¡Estamos agobiados
por un oscuro manto de ignorancia y quimeras!
¡Farsas de hombre, caídos de las vulvas maternas,
nuestra razón, tan pálida, nos vela el infinito!
¡Si queremos mirar, la Duda nos castiga!
La duda, triste pájaro, nos hiere con sus alas!...
––¡Y en una huida eterna huyen los horizontes!94.
.....................................................................
¡Ancho se entreabre el cielo! ¡Los misterios han muerto
ante el Hombre, de pie, que se cruza de brazos,
fuerte, en el esplendor de la naturaleza!
Si canta... el bosque canta, y el río rumorea
un cántico radiante que brota hacia la luz!...

––¡Llegó la Redención! ¡Amor, amor, Amor!...].

sábado, septiembre 21, 2013

ADIOS por ARTHUR RIMBAUD


¡El otoño ya! ¿Pero por qué añorar un eterno sol, si estamos empeñados en el
descubrimiento de la claridad divina, lejos de las gentes que mueren en las estaciones?
El otoño. Nuestra barca, alzándose en las brumas inmóviles, gira hacia el puerto de la
miseria, la ciudad enorme con su cielo maculado de fuego y lodo. ¡Ah, los harapos podridos,
el pan empapado de lluvia, la embriaguez, los mil amores que me han crucificado! ¡De modo
que nunca ha de acabar esta reina voraz de millones de almas y de cuerpos muertos y que
serán juzgados! Yo me vuelvo a ver con la piel roída por el fango y la peste, las axilas y los
cabellos llenos de gusanos y con gusanos más gruesos aún en el corazón, yacente entre
desconocidos sin edad, sin sentimiento... Hubiera podido morir allí ... ¡Qué horrible
evocación! Yo detesto la miseria.
¡Y temo al invierno porque es la estación de la comodidad!
A veces veo en el cielo playas sin fin, cubiertas de blancas y gozosas naciones. Por
encima de mí, un gran navío de oro agita sus pabellones multicolores bajo las brisas
matinales. Yo he creado todas las fiestas, todos los triunfos, todos los dramas. He tratado de
inventar nuevas flores, nuevos astros, nuevas carnes, nuevas lenguas. Yo he creído adquirir
poderes sobrenaturales. ¡Pues bien! ¡Tengo que enterrar mi imaginación y mis recuerdos!
¡Una hermosa gloria de artista y de narrador desvanecida!
¡Yo! ¡Yo que me titulara ángel o mago, que me dispensé de toda moral, soy devuelto
a la tierra, con un deber que perseguir y la rugosa realidad para estrechar! ¡Campesino!
¿Estoy engañado? ¿Sería para mi la caridad hermana de la muerte?
En fin, pediré perdón por haberme nutrido de mentira. Y vamos.
¡Peto ni una mano amiga! ¿Y dónde conseguir socorro?
Sí, la nueva hora es, por lo menos, muy severa.
Pues yo puedo decir que alcancé la victoria: el rechinar de dientes, los silbidos de
fuego, los suspiros
pestilentes, se moderan. Todos los recuerdos inmundos se borran. Mis últimas añoranzas se
escabullen celos de los mendigos, de los bandoleros, de los amigos de la muerte, de los
retardados de todas clases. ¡Si yo me vengara, condenados!
Hay que ser absolutamente moderno.
Nada de cánticos: conservar lo ganado. ¡Dura noche! La sangre seca humea sobre mi
rostro, y no tengo cosa alguna tras de mí, ¡fuera de ese horrible arbolillo!... El combate
espiritual es tan brutal como las batallas de los hombres; pero la visión de la justicia es sólo el
placer de Dios.
Entre tanto, estamos en la víspera. Recibamos todos los influjos de vigor y de real
ternura. Y a la aurora, armados de una ardiente paciencia, entraremos en las espléndidas
ciudades.
¡Qué hablaba yo de mano amiga! Es una buena ventaja que pueda reírme de los viejos
amores mentirosos, y cubrir de vergüenza a esas parejas embaucadoras -he visto allá el
infierno de las mujeres-; y me será permitido poseer la verdad en un alma y un cuerpo.




Abril-agosto, 1873

martes, septiembre 17, 2013

LA MUERTE QUISO SER RIMBAUD por MARIO MELENDEZ


La muerte quiso ser Rimbaud
y sentó a la belleza en una silla eléctrica
Me falta práctica
comentó a un medio local
pero esperen a que reciba la enciclopedia de oro
Poetas del más allá
con Whitman a la cabeza
y ese loco de Artaud que ahogaba a las palabras
en agua bendita
Verán como en semanas manejaré la pluma
me llamarán la nueva Rimbaud
la vedette que todos esperaban
Mientras tanto
llevaré a la belleza de compras
le diré que todo fue un mal entendido
Ojalá y no me haga la cruz por igualada

viernes, septiembre 13, 2013

EL CIUDADANO RIMBAUD por SANTIAGO KOVADLOFF


¿Quién de nosotros no ha soñado, en sus días ambiciosos, con el milagro de una prosa poética, musical, sin ritmo y sin rima, lo suficientemente flexible y dura a la vez, como para adaptarse a los movimientos líricos del alma, a las ondulaciones del sueño, a los sobresaltos de la conciencia? Es, por sobre todo, en la frecuentación de las ciudades enormes, en el entrecruzamiento de sus innumerables relaciones, donde nace este ideal obsesionante.

Charles Baudelaire


1

La popularidad de Rimbaud no debiera engañarnos. La actual difusión de su nombre excede aún en mucho la comprensión que encontró su palabra. Hay, por lo menos, dos razones complementarias para ello. Su tiempo, por un lado, todavía es, en lo esencial, el nuestro. Vale decir que su poesía sigue estando a merced de una conciencia lo bastante difusa de lo que somos como para que podamos reconocernos en ella. Por otro lado, la trayectoria biográfica de Rimbaud, en especial la de sus años artísticamente productivos, refuerza uno de los mitos más estimados de esta época: el que asocia la juventud a la potencia creadora y a los mejores afanes revolucionarios. Dejemos para más tarde el análisis de la primera de estas dos razones. Veamos ahora los supuestos de la segunda.

Asombra a muchos que Rimbaud haya sido, aún antes de los veinte años, un autor genial. Este desconcierto obstruye la comprensión de la auténtica complejidad de su talento. Lo extraordinario del vigor expresivo de Rimbaud no consiste en que se haya manifestado tan temprano, sino que haya tenido la envergadura que tuvo. ¿0 es que hubiera sido menos «sobrenatural» que el autor de El barco ebrio fuera capaz de lo que fue a los cuarenta y cinco años? La tergiversación, tan del gusto del sentido común, consiste, como es evidente, en desplazar el acento de la cuestión del fenómeno propiamente dicho de la genialidad al menos inquietante y formal del «momento» en que aparece. ¡Como si ser un superdotado a secas fuera menos desconcertante que serlo en la juventud!

Y, sin embargo, ¿qué induce a creer que la genialidad debiera manifestarse en la «madurez»? Nada, salvo ese burdo criterio que supeditando la hondura excepcional a la «experiencia de la vida», hace depender la primera de un proceso burocrático de desarrollo cronológico, gradual y pautado. Hija del mismo esquematismo, aunque ubicada en el polo argumental opuesto, es la presunción de que las posibilidades intelectuales de un hombre son mayores cuanto más joven es. Para los voceros de esta última tontería, Rimbaud sería el rotundo ejemplo: ¡sólo un joven podría haber dicho las cosas con tamaño ímpetu! Y no faltan, como si fuera poco, los que en abono de esta convicción buscan respaldo en la creencia platónica, formulada en la República, según la cual «Propios son de los jóvenes todos los grandes y múltiples trabajos.»

Con encomiable sensatez decía el poeta brasileño Mario Quintana que son dos los síntomas augurales del envejecimiento: «El primero es el desprecio por los jóvenes. El segundo es su adulación.» La juventud occidental pagó cara la adquisición de la imagen que de sí misma le ofreció una sociedad más interesada en seducirla que en escucharla. En arte, ciertamente, no hay transición posible: la edad no da derechos ni tampoco impone deberes. Las obras históricamente representativas lo son —entre otras razones de más peso— en la medida en que no denotan los años de quien las crea. Cuando, en cambio, el estilo no disimula la edad del artista, ésta -invariablemente- afectará sus propuestas, las dañará de modo irremediable.
Retornando al cauce del asunto, podría decirse, entonces, que entre el exponente de una crisis y alguien capaz de comprendería, media una considerable distancia: la que va de lo que Nietzsche llamaba «el mero sufrir» a ese «grado más alto que es el ver nuestro sufrimiento como un drama».

Rimbaud no fue una sensibilidad rebelde, sino un temperamento artísticamente revolucionario. La mera rebelión, como propone Camus, sólo sabe decir no. El temperamento revolucionario, en cambio, siempre es capaz, con respecto a los hechos que protagoniza, de elaborar una síntesis interpretativa que es más, mucho más que la mera negación: es un diagnóstico y, a la vez, una propuesta. Por eso, en el arte, no hay espacio, sino para el creador cabal, aunque sean tantos los rebeldes que confunden la envergadura de sus padecimientos y disconformidades con la posesión de una propuesta crítica y estética sobre su sentido social y su valor histórico. Gide insistió bastante sobre la irrelevancia de los «bellos sentimientos» y las nobles intenciones en literatura, como para que me incline a añadir nada.

2

Vayamos ahora a la primera de las razones referidas: la que entendía que el tiempo de Rimbaud era todavía, en lo esencial, el nuestro.
En Rimbaud fue muy honda la convicción de que el arte constituía una perspectiva incomparable para acceder a la comprensión de la época en que le tocó vivir. Puede, por eso, decirse que trabajó sin pausa por la conformación de su propia actualidad. La meta que se fijó fue la de llegar, a través de la poesía, a ser un hombre de su tiempo. Supo ver, como pocos, que la inscripción en un época dada no es un hecho natural, fruto de los azares cronológicos, sino un arduo triunfo de la voluntad. Se pertenece realmente a un determinado momento cuando se ha comprendido la vida personal y colectiva a la luz de la problemática específica de ese momento y en conexión con la historia de la cultura en la que él se inscribe. Tal comprensión es infrecuente. La inmensa mayoría de los hombres y mujeres atravesamos el período en que nos toca vivir, pero no pertenecemos a él porque no alcanzamos más que a padecer sus conflictos, sin acceder a esa privilegiada visión de conjunto sobre su sentido que se llama conciencia histórica. En Rimbaud este acceso tuvo lugar. Su poesía es una de las síntesis interpretativas más hondas de que tengamos conocimiento con respecto a la índole de las tensiones en que se debate el hombre moderno.

Días atrás, el pintor Noé Nojechowitz, conocido como surrealista, me decía frente a su caballete: «¿Surrealista? No sé. No sé. Yo miro por la ventana y pinto lo que veo. Creo que soy realista.»
No hay duda: se pinta siempre lo que se ve. Y se ve siempre según como se mire. Pero -y los griegos ya lo sabían- las cosas que se observan y meditan están, para bien o para mal, fatalmente condicionadas por criterios que nos permiten jerarquizarlas como fenómenos dignos de nuestra atención. Tales criterios son previos (en el sentido de fundantes) al reconocimiento de los objetivos que nos atraen e importan, vale decir: promotores de la significación y el valor que les adjudicamos.

Cuando Rimbaud observa el paisaje que le ofrece el convulsionado siglo XIX, capta algo que, para nosotros, sucesores suyos del XX, habría de ser primordial: que las fronteras trazadas por el positivismo entre el reino presuntamente luminoso de la razón y el -en apariencia- tenebroso de lo irracional, no son en absoluto convincentes.

La sociedad industrial supo revolucionar los medios de producción, pero sólo mo¬dernizó las formas de explotación social. El contraste entre los progresos de la ciencia y el envilecimiento moral de muchas de las fuerzas que los manipulaban, no exigía subestimar los aciertos de la primera, pero imponía la necesidad de hacer evidente la existencia del segundo. Rimbaud comprendió el secreto parentesco que reúne y enlaza en una misma totalidad los opuestos más tajantes. Creyó, con Novalis, que «la claridad auténtica» no proviene sino de la fusión entre luz y sombra. Supo, con Stevenson, que Hyde y Jekill eran un mismo hombre, y que el gran espectáculo del tiempo que se vive es el de la sutil convergencia entre elementos que, superficialmente considerados, no se manifiestan más que como contrarios.
Trasladada a los arsenales metafóricos de su lírica, esta convicción no podía —ni a fines del siglo pasado ni aún hoy- resultar menos que desconcertante para el lector desprevenido. Y desprevenido no es otro que el lector que mantiene un vínculo primordialmente acrítico (convencional) con el carácter relativo, y por lo tanto discutible, del conjunto de supuestos que sostienen su visión del mundo. En tiempos de
Rimbaud, esta visión del mundo era aún naturalista: presumía que entre la mirada lógica del contemplador y el objeto por ella captado había una contigüidad sin fisuras ni desajustes. Desnudando el carácter «interesado» y parcial de esa mirada, Rimbaud forjó un espejo donde el lector puede llegar, si se atreve, a ver su doble rostro: el de la razón que despeja y el de la razón que encubre; el de la palabra que afirma consubstanciándose con el de la palabra que niega; el de la realidad de lo intangible y el de la inconsistencia de lo palpable.


3

Digámoslo en términos estrictamente literarios: Rimbaud quiso renovar las fuentes de la inspiración poética. Se propuso superar a los románticos que fueron, a su juicio, «visionarios sin demasiada conciencia de ello», casi siempre sujetos al impacto de emociones accidentales; a los parnasianos «que se contentaron demasiado fácilmente con ver el pasado de manera imaginaria»; al propio Baudelaire, «rey de los poetas» y auténtico vidente, pero atado a las convenciones de «un medio excesivamente artístico».

Su propuesta superadora procuró, en consecuencia, liberar a la condición visionaria, que en Rimbaud es sinónimo de vocación poética, de tres obstáculos principales: uno, encarnado por el romanticismo, consistente en el carácter ocasional, meramente impulsivo de la conciencia visionaria y al que el autor de Las iluminaciones propone reemplazar por una praxis visionaria, vale decir sistemática y constante. El segundo obstáculo, como queda dicho, estaba encarnado por los parnasianos, para quienes el presente, comparado con el pasado, carecía de todo poder como fuente de sugerencias poéticas. Para el autor de Una temporada en el infierno este enfoque convertía a la condición visionaria en un recurso escapista y al acto poético en irresponsabilidad histórica. El tercer obstáculo, centrado en la figura de Baudelaire, puede parecer, en principio, inexplicable. De hecho, Rimbaud lo reconoce como voz hegemónica de la poesía francesa. Por qué, entonces, ver en su obra una concepción insuficiente de la condición visionaria? Baudelaire comprendió antes que nadie el potencial estético que encerraba el presente, entendido como escenario de nuevas concepciones sociales y existenciales capaces de nutrir, con su energía transformadora, perspectivas insospechadamente ricas en el campo de la expresión. El supo captar con excepcional agudeza, la trascendencia lírica de la «fealdad»; el poder inmensamente sugestivo de un mundo que, bajo el impulso de la mecanización, se transformaba como nunca antes, generando contradicciones en cuya base latía la simiente de un proyecto renovador de la vida urbana y de la poesía. Consecuente con esta comprensión privilegiada, Baudelaire pudo escribir: «¿Quién de nosotros no ha soñado, en sus días ambiciosos, con el milagro de una prosa poética, musical, sin ritmo y sin rima, lo suficientemente flexible y dura a la vez, como para adaptarse a los movimientos líricos del alma, a las ondulaciones del sueño, a los sobresaltos de la conciencia? Es, por sobre todo, en la frecuentación de las ciudades enormes, en el entrecruzamiento de sus innumerables relaciones, donde nace este ideal obsesionante.»

¿Cómo explicar entonces las reservas de Rimbaud ante Baudelaire? Precisamente, para Rimbaud, Baudelaire no alcanzó de manera plena ese lenguaje anhelado. ¿Por qué? Porque, al parecer, pudieron en él mucho más ciertos pruritos propios del «medio artístico» en que se movía, criterios formales en última instancia conservadores, convenciones literarias discordantes con la magnitud de su sueño renovador y, por ello, retardatarias. De hecho, ese lenguaje del que Baudelaire nos habla en el fragmento recién transcrito no llegó a ser, de modo eminente, su lenguaje.


4

Rimbaud jamás creyó que hubiera otro camino para alcanzar el horizonte verbal buscado que «una larga, inmensa y razonada reglamentación de todos los sentidos». Vale decir: una educación sistemática de la percepción que se vertebrara de modo que pudiera combatir con eficacia los tres obstáculos señalados: el carácter ocasional de la condición visionaria (románticos); su instrumentación escapista (parnasianos); sus restricciones expresivas (Baudelaire). Sólo «una prosa poética, musical, sin ritmo y sin rima, lo suficientemente dura y flexible a la vez» —como quería el «rey de los poetas» —podría ser la voz de esa nueva sensibilidad, hija, por su parte, tanto de la necesidad como del esfuerzo y de la convicción. Con ello llegamos adonde impor¬taba: la tarea auto-impuesta por Rimbaud tiene un carácter pragmático, racional. En ella el azar no desempeña papeles centrales. El poeta se vale de este trabajo para liberar su sensibilidad de todo vestigio de sometimiento a elementos ideológicos impugnables y presiones estéticas contrarias al logro de ese «ideal obsesionante» que Baudelaire concibió como resultado de «la frecuentación de las ciudades enormes» y de la percepción del «entrecruzamiento de sus innumerables relaciones». De modo que nada nos autoriza a ver en el lenguaje de Rimbaud la expresión anárquica de un espíritu caprichosamente revulsivo. El desafío, por el contrario, consiste en advertir que se trata de un riguroso planteamiento, de una propuesta formal, enteramente apropiada a la manifestación de sus objetivos temáticos.

Sería presuntuoso intentar en pocas línea la exposición de los rasgos distintivos de ese lenguaje, pero algunos señalamientos pueden efectuarse a modo de aproximación. Partamos para ello, de una evidencia: Rimbaud sostuvo que la poesía debía convertirse en una prédica visionaria. Una característica básica de la palabra visionaria, tanto dentro como fuera del contexto de la literatura de Rimbaud, es la concepción de su portavoz como médium que, a la manera del Ion platónico, es más enunciador que creador del mensaje. El hacedor de esta palabra no es, para Rimbaud, una entelequia trascendente, metahistórica, sino la propia realidad social que, en su momento, llega a ser objeto de la percepción visionaria. El poeta oye hablar a esa realidad y logra reproducir su relato gracias a una previa educación auditiva.

Otro aspecto relevante de ese mensaje captado por el poeta es que consiste en una lectura de lo que aún no tiene carácter manifiesto para la inmensa mayoría de los hombres y que, sin embargo, está implícito, como factor determinante, en el curso seguido por los hechos que a todos afectan por igual.

Este sentido velado que presentan los acontecimientos implica, en Rimbaud, un distanciamiento decisivo de la concepción cartesiana del saber como aprehensión plena de la realidad por parte del sentido común. Dicho distanciamiento hace resaltar la falta de adecuación acabada entre lo que la conciencia pragmática pretende conocer del mundo y lo que éste le evidencia a la conciencia. Y así como el positivismo se mostró resuelto a sacrificar la ambigüedad última de lo real en aras del valor absoluto adjudicado a su escala de comprensión, Rimbaud decidió inmolar su percepción subjetiva (lo que en ella había de romántico y parnasiano, y de formalmente baudelairiano) en aras del núcleo visionario de lo real. Es que para Rimbaud la intelección de los fenómenos distaba de ser espontánea: era cultural, condicionada por un férreo repertorio de valores y creencias de los que el hombre podría llegar a desprenderse si en ello mostrase tanto empeño como el invertido en adquirirlos. Visionaria, en consecuencia, es la mirada liberada, en el orden ético, gnoseológico y estético, de las imposiciones del sentido común y el yugo de la lógica formal. Quien acceda a este estadio de las facultades perceptivas, advertirá con Rimbaud que en la cultura occidental «la verdadera vida está ausente», y que «la moral es la debilidad del cerebro»; verá «con toda nitidez una mezquita en lugar de una fábrica, una escuela de tambores erigida por ángeles, un salón en el fondo de un lago»; comprenderá, en suma, que «Yo es otro» y, a partir de allí, se le abrirá un horizonte incomparablemente rico, donde la integración de los contrarios en una totalidad que los preserva sin negarlos es el sustento de todos los vínculos.


5

¿A dónde pretende llegar Rimbaud? Su proyecto es exhibir una verdad que, como visionaria, ve palpitar veladamente en el corazón de su tiempo; el espectáculo agobiante de las contradicciones de una humanidad que crece a expensas de sí misma; de una civilización que, en el afán de desarrollarse, no rehuye el autoexterminio; de esa atmósfera en la que se entrelazan la tragedia y el absurdo y que es el signo y el síntoma de los tiempos por venir, el estigma que se perfila como rasgo diferencial del naciente siglo XX. «Al recobrar dos céntimos de razón -¡eso pasa pronto!- veo que mis malestares provienen de no haberme figurado a tiempo que estamos en Occidente.»

No es casual, por cierto, la referencia de Baudelaire a «las inmensas ciudades». También Rimbaud supo comprender que en ellas estaba el caldo de cultivo de los nuevos tiempos, la metáfora ejemplar que remitía a la contradicción de base: la de los hombres que crecen explotando a los hombres. Refiriéndose a la arquitectura europea del siglo XIX, el ensayista español Fernando Goitía ilumina la índole del escenario urbano que el poeta supo comprender tan bien: «Al lado de la ciudad industrial se levanta orgullosa la ciudad de la burguesía liberal, deseosa de demostrar el poder y las esclarecidas luces de una clase dominante. Podría decirse que el árbol frondoso de las más bellas estructuras urbanas burguesas hundía sus raíces en las zonas subterráneas y turbias de los slums, de los pavorosos suburbios industriales donde se hacinaban los trabajadores.»

Era este intrincado paisaje de contraposiciones el que al poeta Rimbaud le resultaba insoslayable; esta fuerza bidireccional, fecunda y mortífera, que constituía ese «entrecruzamiento de sus innumerables relaciones» al que aludiera Baudelaire al hablar de las ciudades. Hacia su comprensión y denuncia está orientada la gran producción lírica de Rimbaud. El blanco primordial de su violencia creadora es la concepción del sujeto tal como fue plasmada por el idealismo primero y el pragmatismo después. A ese sujeto, en cuya idiosincrasia se encuentra enmascarada la naturaleza dramática de la existencia y tergiversadas las incertidumbres propias del hombre moderno, Rimbaud lo desaloja del poema. Su lugar lo ocupará el vidente, alguien capaz de experimentar lo real bajo la forma de un abanico de tensiones y conflictos, en los que el verso atildado y pulcro estallará como una burbuja.

«Escarnio de la lírica de las flores, de las rosas, de las violetas, los lirios y las lilas. A la nueva poesía» —escribe Hugo Friedrich a propósito de Rimbaud- «le sienta otra clase de flora: en lugar de cantar los pámpanos, canta el tabaco, el algodón y la plaga de la patata; bajo el cielo oscuro, en la edad del hierro, hay que escribir poemas negros, en los que la rima brote "como un chorro de sodio, como la goma líquida", los postes de telégrafo son su lira.»

El vocero de los poemas de Rimabud es ese Yo que proviene de la transfiguración voluntaria a la que el escritor sometió sus percepciones habituales. No es, pues, la suya una poesía que remita a lo que el individuo presume vivir en sentido biográfico convencional, sino a la dimensión profunda y novedosa de esa experiencia que sólo en su vertiente más externa es cotidiana, Con ello, la poesía moderna iniciará un proceso de desplazamientos temáticos y renovaciones formales que comprometerá profundamente al lector. Este se verá obligado, a partir de entonces, a llegar al poema ya no en busca de un reflejo de imágenes que le son familiares, sino en busca de un reflejo de vivencias que, aún cuando sean suyas, no le pertenecen, ya que no se ha adueñado de ellas mediante la conciencia de su sentido. De modo tal que el acceso al poema no le estará asegurado por su comprensión habitual de las cosas, sino por la calidad del vínculo laboral entablado con ellas en términos de aprehensión crítica y lúcida revisión de convencionalismos.

En sentido estricto, Rimbaud no quiere ser reconocido, sino desconocido y, para ello, se propone remitir al lector a su propio Yo ignorado, liberando en él una potencia perceptiva sepultada por el hábito, el miedo y el dogmatismo pero generada, sin embargo, por las alternativas de su trayectoria histórica. En esta potencia perceptiva rescatada por la poesía y jerarquizada como forma eminente de conocimiento, un riquísimo horizonte de conflictos irreductibles a criterios tradicionales desbarata la ilusión del valor objetivo adjudicado al sentido común y al saber oficial. La conciencia, como un asombroso animal mitológico, acecha con una de sus caras a la cara que contempla el mundo y que, por su parte, cree observar liberada de supuestos condicionantes.

Rimbaud, el ciudadano, ha tomado la palabra para limpiar a la poesía de anacronismo y hacer de ella un fruto netamente moderno, lo que equivale a decir urbano. La vieja, indispensable correspondencia entre lenguaje y realidad ha vuelto a consumarse del único modo en que legítimamente puede hacerlo: como tensión incesante y no como acoplamiento sin nervio. Vale, por eso, plenamente, para Rimbaud, lo que un siglo más tarde escribiría Octavio Paz: «A una sociedad desgarrada, corresponde una poesía como la nuestra.»

domingo, septiembre 01, 2013

VIDAS por ARTHUR RIMBAUD


I
¡Oh las enormes avenidas del país santo, las terrazas del templo!
¿Qué le ha pasado al brahmán que me explicó los Proverbios?
¡Desde entonces, desde allí, siego viendo hasta a las
60
viejas! Me acuerdo de las olas de plata y de sol hacia los ríos,
con la mano del campo en el hombro, y nuestras caricias de pie
en las llanuras especiadas. — Un vuelo de palomos escarlata
atruena en torno a mi pensamiento. — Exiliado aquí, tuve escenario
en que interpretar las obras maestras dramáticas de todas
las literaturas. Podría señalaros las riquezas inauditas. Observo
la historia de los tesoros que vosotros encontrasteis.
¡Veo la continuación! Mi sabiduría se desdeña tanto como el
caos. ¿Qué es mi nada, al lado del estupor que os espera?
II
Soy un inventor cuyos méritos difieren en mucho de los de todos
aquellos que me precedieron; soy incluso un músico que
ha encontrado algo así como la clave del amor. Ahora, gentilhombre
de un campo agrio de cielo sobrio, trato de conmoverme
con el recuerdo de la infancia mendicante, del aprendizaje
o de la llegada en zuecos, de las polémicas, de las cinco o
seis viudeces, y algunas juergas en que mi terquedad no me
dejó subir al diapasón de los amigos. No echo de menos mi
antigua porción de alegría divina: el aire sobrio de este agrio
campo alimenta muy activamente mi atroz escepticismo. Pero
como este escepticismo ya no se puede llevar a la práctica, y
como, por otra parte, estoy consagrado a una zozobra nueva,
— espero convertirme en un loco muy malo.
III
En un granero donde me encerraron a los doce años conocí el
mundo, ilustré la comedia humana. En una bodega aprendí la
Historia. En alguna fiesta nocturna en una ciudad del Norte,
me tropecé con todas las mujeres de los antiguos pintores. En
un viejo pasadizo de París me enseñaron las ciencias clásicas.
En un magnífico alojamiento cercado por el Oriente entero
llevé a cabo mi inmensa obra y transcurrió mi ilustre retiro. He
fermentado mi sangre. Me dispensaron del deber. Ya no hace
falta ni pensar en ello. Soy realmente de ultratumba, y no
acepto encargos.

domingo, agosto 25, 2013

FLORES por ARTHUR RIMBAUD


Desde una grada de oro, - entre los cordones de seda, las gasas grises, los terciopelos
verdes y los discos de cristal que ennegrecen como el bronce al sol, - veo abrirse la
dedalera sobre una alfombra de filigranas de plata, de ojos y de cabelleras.
Monedas de oro amarillo sembradas sobre el ágata, pilares de caoba sosteniendo una
cúpula de esmeraldas, ramilletes de blanco satén y de finas varas de rubíes rodean la rosa
de agua.
Semejantes a un dios de enormes ojos azules y formas de nieve, el mar y el cielo atraen
a las terrazas de mármol a la multitud de jóvenes y fuertes rosas.

A LA MUSIQUE por ARTHUR RIMBAUD


Place de la gare, à Charleville
Sur la place taillée en mesquines pelouses,
Square où tout est correct, les arbres et les fleurs,
Tous les bourgeois poussifs qu’étranglent les chaleurs
Portent, les jeudis soir, leurs bêtises jalouses.
– L’orchestre militaire, au milieu du jardin,
Balance ses schakos dans la Valse des fifres :
– Autour, aux premiers rangs, parade le gandin ;
Le notaire pend à ses breloques à chiffres :
Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs :
Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames
Auprès desquelles vont, officieux cornacs,
Celles dont les volants ont des airs de réclames ;
Sur les bancs verts, des clubs d’épiciers retraités
Qui tisonnent le sable avec leur canne à pomme,
Fort sérieusement discutent les traités,
Puis prisent en argent, et reprennent : « En somme ! ... »
Épatant sur son banc les rondeurs de ses reins,
Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande,
Savoure son onnaing d’où le tabac par brins
Déborde – vous savez, c’est de la contrebande ; -
Le long des gazons verts ricanent les voyous ;
Et, rendus amoureux par le chant des trombones,
Très naïfs, et fumant des roses, les pioupious
Caressent les bébés pour enjôler les bonnes...
– Moi, je suis, débraillé comme un étudiant
Sous les marronniers verts les alertes fillettes :
Elles le savent bien, et tournent en riant,
vers moi, leurs yeux tout pleins de choses indiscrètes.
Je ne dis pas un mot : je regarde toujours
La chair de leurs cous blancs brodés de mèches folles :
Je suis, sous le corsage et les frêles atours,
Le dos divin après la courbe des épaules.
J’ai bientôt déniché la bottine, le bas...
– Je reconstruis les corps, brûlé de belles fièvres.
Elles me trouvent drôle et se parlent tout bas...
– Et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres...
*
« Français de soixante-dix,
bonapartistes, républicains,
souvenez-vous de vos pères en 92, etc. »
Paul de Cassagnac, Le Pays
Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize,
Qui, pâles du baiser fort de la liberté,
Calmes, sous vos sabots, brisiez le joug qui pèse
Sui l’âme et sur le front de toute humanité ;
Homme extasiés et grands dans la tourmente,
Vous dont les coeurs sautaient d’amour sous les haillons,
ô Soldats que la Mort a semés, noble Amante,
Pour les régénérer dans tous les vieux sillons ;
vous dont le sang lavait toute grandeur salie,
Morts de Valmy, Morts de Fleurus, Morts d’Italie,
ô million de Christs aux yeux sombres et doux ;
Nous vous laissions dormir avec la République,
Nous, courbés sous les rois comme sous une trique :
– Messieurs de Cassagnac nous reparlent de vous !




Fait à Mazas, 3 septembre 1870

BEING BEAUTEOUS por ARTHUR RIMBAUD


Ante una nieve un Ser de Belleza de elevada estatura. Silbidos de muerte y círculos de
música sorda hacen subir, ensancharse y temblar como un espectro este cuerpo adorado;
heridas escarlatas y negras estallan en las carnes magníficas. Los colores propios de la
vida se oscurecen, danzan, y se disipan en torno a la Visión, en el taller. Y los escalofríos
se levantan y gruñen, y el furioso sabor de estos efectos cargándose de los silbidos
mortales y las roncas músicas que el mundo, allá lejos tras nosotros, lanza sobre nuestra
madre de belleza, - ella retrocede, se yergue. ¡Oh!, nuestros huesos se han revestido de un
nuevo cuerpo amoroso.
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